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*Comment est-ce possible ? Enfermer un enfant dans un grenier pendant deux ans, le nourrir par un passe-plat dans la porte cadenassée, le laisser dans sa crasse... Et pas à l'’autre bout du monde, ni au XIXe siècle. Ici, en France, aujourd’hui. Simplement parce qu'’un beau-père ne le supporte pas !*

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Voilà de quoi titiller la curiosité de ceux et celles qui sont à la recherche d'une histoire riche en émotion.

Et c'est vrai que les larmes ne sont jamais loin, en suivant le quotidien du garçon, héros malgré lui de ce récit.

Le livre commence le jour du premier anniversaire de son enfermement, lorsque son demi-frère (Casse-Couille) réussit à lui procurer un beau cahier à couverture rigide, et une plume.

Dès lors, il marque scrupuleusement ses états d'âme, ses souvenirs d'enfant non désiré et battu, son amour à sens unique pour sa mère, sa haine pour son beau-père, ses cauchemars durant lesquels il revit encore et encore, de différentes manières, l'assassinat par le mari de sa mère d'un chien errant qui était devenu son ami... Il raconte les tractations avec son frère, les devoirs faits contre un élastique à cheveux, une couverture chaude, des livres empruntés à la bibliothèque de l'école...

Jusqu'au jour où il a assez grandi pour atteindre le vasistas, en entassant ses quelques meubles... Il redécouvre alors le bonheur tout simple d'être à l'air libre, de sentir le soleil lui caresser la peau, d'observer la vie du village...

 

Les clés tournent et tournent encore dans les serrures, le bout rond de la chaîne glisse... Mon soeur s'arrête... Je comprends que ma mère va entrer, qu'elle va se pencher au-dessus de moi, qu'elle va me tâter le pouls, qu'elle ira peut-être même jusqu'à me passer la main sur le front. Le visage tourné vers le mur, j'attends. Je pense que si je ne me retourne pas, que si je ne la regarde pas, ma mère aura les gestes d'une infimière envers son malade. Et peut-être, dans l'urgence, les gestes d'une mère pour son vilain petit canard.

Je ne réclame pas de tendresse, je n'espère pas de caresse, je sais bien qu'elle ne saurait me les donner pas plus que je ne saurais les recevoir, mais une main inquiète, mais une main secourable, mais la main du sauveteur vers le noyé...

Tendu, j'écoute la porte s'entrouvrir, frotter en bout de course sur le parquet aux lattes disjointes. De toutes mes forces je ferme les yeux, les miracles existent. Je supplie : <<Petit Jésus, petit Jésus, protège-moi !>> Je me demande si elle va s'agenouiller à mon chevet, si elle se penchera suffisamment pour que je puisse sentir son parfum. Mais c'est une voix sifflante qui s'élève :

- Qu'est-ce que c'est que ce capharnaüm ? Ma parole, il est devenu fou !

Hors d'elle, ma mère hurle. Recroquevillé dans mon lit, je répète pour moi sans comprendre : <<Capharnaüm ! Quel capharnaüm ?>>

Aurait-elle eu l'intention de me frapper car Boule de Suif intervient affolé :

- Maman ! Il est malade, il a de la fièvre !

- Très bien, mais il ne perd rien pour attendre.

Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Je dois me défendre, lui répondre que je me trouve mal, que je grelotte de fièvre, que j'ai soif, que j'ai chaud, que j'ai froid, que j'ai peur. Je dois lui dire que je l'aime, que je ne suis encore qu'un enfant, un tout petit enfant, qu'elle peut faire ce qu'elle veut de moi, pourvu qu'elle ne crie pas, chaque cri est comme un coup de marteau sur ma temps, j'ai mal à vomir, à en devenir fou. Je voudrais lui dire...

- Tu auras intérêt à ranger cette pétaudière, tu m'entends, je te donne trois jours !

J'entends vaguement mon frère demander : <<Alors, qu'est-ce qu'il a ?>>

Mais pour toute réponse, la porte se referme d'un coup sec, les serrures se verrouillent l'une après l'autre. C'est fini. 

 

Opinion personnelle :

Comment critiquer un récit qui apporte l'émotion recherchée ? Même si on sent que l'auteure n'est pas l'enfant, que certaines situations paraissent peu crédibles...

Ainsi par exemple, même si le demi-frère a peur de son père, comment peut-il durant 2 ans, faire faire ses devoirs à son frère, sans en parler une seule fois à ses camarades, sans se trahir auprès de ses professeurs ? 

Mais le plus abherrant, c'est ce résumé. *Parce qu'un beau-père ne le supporte pas*. Oui, c'est *Le Salaud* qui a aménagé la prison, avec lavabo et toilettes... Mais il a quitté la maison après l'enfermement de l'enfant.

C'est LA MERE qui détient les clés, qu'elle utilise deux à trois fois par an pour vérifier l'état des lieux. Qui abandonne son enfant durant les vacances d'hiver et d'été, en lui laissant à peine de quoi manger... 

 

Malgré ces petites remarques, c'est un livre à conseiller sans retenue aux amateurs du genre.

Tag(s) : #Bibliothèque
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