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Pour être clair, "Le syndrome Copernic" est LE cauchemar absolu.

Déjà le héros est un être peu commun. Célibataire trentenaire vivant encore chez papa-maman, Vigo Ravel souffre d'une amnésie rétrograde qui le prive des souvenirs de ses premières années et de sa jeunesse. De plus pour arranger le tout, il a été diagnostiqué schizophrène, et il entend clairement des voix dans sa tête au cours de crises douloureuses...

Tous les lundis, il se rend chez son psy, situé au dernier étage de la tour de la Défense... et c'est justement un lundi qu'en pénétrant dans la tour, il entend ce qu'il interprète comme les pensées d'un homme, qui s'apprête à poser une bombe sur les lieux. Il n'a que le temps de s'enfuir à toutes jambes avant que la tour ne s'effondre (du genre WTC).

Et c'est la plongée dans le cauchemar. Peu à peu, tous ses repères s'écroulent.
Lorsqu'il essaie d'aller aux renseignements sur les lieux de l'attentat, il découvre qu'aucun cabinet de psy ne se trouvait dans la tour, et surtout deux hommes essaient de l'arrêter. L'appartement de ses parents est mis à sac, et il trouve une caméra fixée dans un tableau... De fil en aiguille, il apprend que ses parents ne sont pas ses parents, que son nom n'est pas son nom. Son compte en banque est bloqué. Son patron, celui qu'il prend pour son seul ami, le trahit et essaie de le livrer aux deux hommes de la Défense...

Les deux tiers du livre sont ainsi une chute vertigineuse dans le vide. Jusqu'à ce que "Vigo Ravel" se lie avec une bande de hackers qui l'aide à donner une explication concrète à tout ce qui apparaît lié à une expérience scientifique destinée à augmenter les capacités des soldats. Expérience dont le héros est un cobaye volontaire qui n'a pas supporté de devenir soudain télépathe...

Sincèrement, les âmes paranos adeptes du "On nous cache tout, on nous dit rien" vont se régaler avec ce livre. Ceux qui pensent que les milieux influents se livrent à des expériences dangereuses, et son prêts à tout pour éviter leur divulgation ne peuvent que se renforcer dans leur opinion.

A force, j'ai fini par accepter que j'étais simplement malade, que ces voix n'étaient que la production de mon cerveau défaillant. Malgré le réalisme étonnant de mes hallucinations, je les ai reconnues comme telles, me suis rendu à l'évidence, comme me le demandait mon psychiatre. Au bout de quelques années, je m'y suis résolu. Au  fond, je crois qu'il m'était moins fatiguant d'accepter ma folie que de rester dans le déni. Mon psychiatre a même réussi à me trouver du travail, il y a près de dix ans. J'ai été embauché pour faire de la saisie informatique chez Feuerberg, une société de brevets. Ce n'était pas bien compliqué, il suffisait de taper des kilomètres de chiffres et de mots sans se soucier de ce qu'ils signifiaient. Mon patron, François de Telême, savait que j'étais schizophrène, et cela ne posait aucun problème. Le principal, c'était que je le sache moi aussi...

Sincèrement, après le "pensum" qu'a été la lecture de la Moïra et de Gallica (6 tomes d'un récit fantasy) du même auteur, j'ai empoigné Le Syndrôme Copernic avec un soupir... pour faire plaisir à celle qui me l'avait chaudement recommandé. Et je n'ai pas été déçue. Le récit tient en haleine du début à la fin.

Seul bémol que j'apporterais, c'est une histoire d'amour avec une jeune flic qui n'aurait pas vraiment été indispensable (surtout que la belle s'enfuit lâchement alors que Vigo a vraiment besoin d'elle).

Par contre, l'insertion en itallique de morceaux choisis tirés de cahiers tenus par le héros est une idée géniale trouvée par l'auteur pour faire part de considérations personnelles et philosophiques, qui sont riches d'enseignements, et qui n'auraient eu aucune place dans le récit autrement.

En conclusion, Henri Loevenbruck est bien plus inspiré dans le thriller que dans les épopées magico-historiques...
Tag(s) : #Bibliothèque
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