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Il y a des jours parfois, où une simple émission de radio écoutée d'une oreille distraite en lavant sa vaisselle, amène des émotions, assène des coups de poings dont on a de la peine à se remettre.

Ce lundi 22 mars 2010, le récit d'un journaliste a certainement tiré des larmes à plus d'une ménagère...

N'y a-t-il pas de quoi se liquéfier, en entendant ce parcours de vie plus sombre que le pire mélo produit par Hollywood, et pourtant bien réel et tragique ?

A sa naissance, en 1936, Jacques était un petit être innocent, avide d'affection et de douceur. Mais la vie en décida autrement.

Il avait à peine 3 ans lorsque la folie des hommes explosa, et la barbarie envahit la France, avec toutes les répercutions que l'on imagine sur ce petit être fragile.

10 ans plus tard, son caractère violent justifia son placement dans l'un de ces tristement célèbres bagnes d'enfants, dont nous avons déjà eu le loisir de parler en ces pages. Comment s'étonner dès lors que les sévices physiques et psychiques, ainsi que les abus de toutes sortes, n'aient pas contribué à calmer ses révoltes ?

Et c'est ainsi qu'il se retrouva dans un bar à 18 ans, à réclamer un verre de vin que le tenancier lui refusa. Saisi d'une colère subite, il empoigna une hache, dont il se servit pour assassiner deux hommes de la même famille.

Logiquement condamné à mort par une société déjà plus prompte à se débarrasser de ses criminel qu'à empêcher ses enfants fragiles des sombrer dans la délinquance, il ne dut qu'à son jeune âge d'être gracié par le président.

Dès lors, débuta sa vie carcérale, hors de la société qui l'oublia rapidement.

Seule, sa grand-mère lui permit de garder un semblant de contact avec l'extérieur. Cette femme, bien que consciente du caractère dangereux de son descendant, (au point d'avoir essayé de prévenir un tel assassinat en cachant inutilement la hache avec laquelle il avait tout de même commis son crime), alla jusqu'à déménager pour se rapprocher de son lieu de détention, afin de pouvoir lui rendre visite régulièrement.

Mais après le décès de son aïeule, plus personne ne songea à cet homme végétant au fond de sa prison. Il "vécut" dans ce vase clos, oubliant jusqu'à l'existence de ce monde qui il faut le reconnaître, n'avait jamais été tendre avec lui.

Après près de 40 ans d'incarcération, l'autorité pénitentiaire décida enfin de le changer d'établissement. Evidemment, après toutes ces années, il était illusoire d'imaginer ne serait-ce que laisser cet homme rejoindre une société dont il ne connaissait aucune règle. Ce fut ainsi qu'il finit ses jours dans un asile psychiatrique...


Qui peut rester insensible à ce destin en forme de cellule et de barreaux ? Comment ne pas pleurer sur le sort de cet homme qui aura connu en tout et pour tout 13 ans de liberté, dont 5 passés dans un pays en guerre ?

Surtout lorsqu'on entend le journaliste qui l'a rencontré en 1989, avouer que le plus grand rêve de Jacques, après déjà 35 ans de prison, était encore de fonder une famille ?

Tag(s) : #faits divers
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